Mon avis sur le MotoZ Tractionator Rallz

rédigé par Quentin

Mon avis sur les Motoz Tractionator RallZ sur une BMW 1250 GSA

On entend beaucoup parler des pneus TKC 80 de Continental ou encore du Michelin Anakee Wild. Et depuis 3 ans, il y a un p’tit nouveau en France qui fait parler dans le milieu du trail et du maxi-trail comme l’arme ultime pour ceux qui font de « l’offroad engagé » : les MotoZ Rallz.

Après plus de 45 000 kilomètres sur ma BMW 1250 GSA toujours en pneus trail, j’ai mangé de la gomme. Et j’en suis notamment à mon troisième train de MotoZ RallZ donc je pense que je suis en mesure de partager mon opinion sur le sujet, en tout cas en ce qui concerne leur monte sur une BMW 1250 GSA que j’ai depuis l’ACT Portugal.

Oui, je préfère préciser le modèle de moto car le ressenti avec un pneu ou même le bruit généré dépend du modèle et du pilote. Par exemple, j’ai détesté le bruit que faisait les Pirelli Rally STR, alors que d’autres n’ont pas trouvé le bruit dérangeant sur une Tiger par exemple.

Donc ce que je vais partager ici est un ressenti personnel et n’engage que moi. Tu as le droit de ne pas être d’accord, de ne pas avoir d’opinion, ou d’aller dans mon sens. N’hésite pas à poser un commentaire d’ailleurs, ça me fera toujours plaisir.

Pourquoi choisir les MotoZ Tractionator RallZ ?

Excellente question. Avant de faire monter ces pneus, j’ai roulé en Anakee Wild et en Bridgestone AX 41. J’ai d’ailleurs fait un comparatif entre ces deux pneus que tu peux lire sur ce lien : Pneus Bridgestone AX41 vs Anakee Wild.

Étant donné que je roule quasiment qu’en offroad et par tous les temps et les saisons, j’avais du mal dans la boue. Je trouvais que les AX41, qui avaient déjà un meilleur grip que les Anakee Wild, restaient limités. J’avais échangé avec d’autres motards qui chantaient des louanges des MotoZ RallZ. Je me suis donc laissé tenter.

C’est quoi les pneus MotoZ ?

MotoZ est une entreprise Australienne qui cherchait à créer des pneus tout-terrain avec une plus grande longévité que ce qui existait sur le marché alors. La production de leurs pneus s’effectue dans une usine en Thaïlande et respecte les normes principales de productions telles que ISO9001:2008 ou encore TUV Rheinland.

Ils ont une gamme assez diversifiée entre enduro, adventure (pour trails et maxitrails en gros), MX, etc. Dans la gamme Adventure, celle qui nous intéresse, on retrouve 5 modèles :

  • Tractionator Desert H/T ;
  • Tractionator RallZ ;
  • Tractionator Adventure ;
  • Tractionator Dualventure ;
  • Tractionator GPS.

Dans cet article, je ne traiterai que des RallZ puisque ce sont les seuls que j’ai essayé.

Maintenant que les présentations sont faites, passons au retour d’expérience.

Les MotoZ RallZ en tout-terrain

Clairement, c’est un pneu qui ne demande qu’à sortir du bitume. Une fois en tout-terrain, le RallZ se révèle « incroyable ». Je mets entre guillemets car il n’y a pas de magie, le plus souvent le problème c’est le pilote, pas la machine ni le pneu.

Le RallZ sur piste sèche et/ou rocailleuse

Sur de la piste sèche ou légèrement humide en surface, il n’y a aucun sujet. Le RallZ te donne l’impression d’être dans un rail. De manière assez incroyable, la bécane paraît d’accrocher encore plus sur ce type de revêtement que sur du bitume. Que ce soit sur des changements d’angles brutaux, des gros freinages, ou des accélérations en sortie de courbe, le pneu arrière propulse et l’avant grippe. Un bonheur.

Dans les cailloux, les RallZ adhèrent. Pas de sujets, et la forme des sculptures permettent aussi de dégager plus facilement les pierres qui peuvent gêner et donc de limiter l’effet de « rebonds » que l’on peut parfois avoir dans des pierriers.

Le RallZ sur terre humide voire boueuse

C’est exactement pour ce genre de revêtement que j’avais souhaité tester les RallZ. Et c’est exactement sur ce type de revêtement qu’ils ont su répondre présents.

Avec les MotoZ RallZ, j’ai trouvé une confiance en mon train avant dans la boue que je n’avais jamais réussi à trouver avec les AX41 ou les Wild. La bécane fait preuve d’une stabilité surprenante y compris avec de l’angle. Ca peut glissouiller sur le début de la mise sur l’angle mais ça raccroche très rapidement.

Pire (ou mieux), j’ai réussi à sortir d’ornières en m’appuyant sur le flanc là où je n’aurais eu aucune accroche avec les autres pneus 50/50 que j’avais eu par le passé.

Alors bien évidemment, il y aura toujours des limites mais qui seront plutôt dues au poids de la bécane (dans le cas de la 1250 GSA on est à 268 kgs tout plein fait) qu’aux limites du pneu. Mais même dans certains bourbiers où je serais resté sur place, j’ai pu constater à plusieurs reprises que le RallZ parvenait à trouver un peu de surface suffisamment meuble pour pouvoir tracter.

Donc si vous êtes amenés à rouler fréquemment sur ce type de terrains, je ne peux que vous le recommander.

Le RallZ dans le sable

Le sable c’est une histoire de surface de contact et de poids. Une GSA n’est pas réellement indiquée pour du sable profond. Néanmoins, dans un sable « dur » ou de « surface » (comprendre, tu n’es pas sur une plage ou dans un bac à sable), avec suffisamment de vitesse, la bécane passera. Il y a des pneus dédiés au sable et notamment au sable du désert et des dunes, le RallZ n’en est pas un bien qu’au Portugal il ne me fasse pas défaut pour tant que je reste sur du sable dur ou de surface.

Le RallZ sur route

Le « problème » de ce pneu c’est son profilage. Il faut le regarder de près pour comprendre que les pavés au centre du pneu sont décalés. Cela a pour conséquence, notamment sur les 500 premiers kilomètres, à donner l’impression d’une moto qui danse de l’arrière. Un coup à gauche, un coup à droite. Une fois le pneu rodé, cette impression disparaît. Maintenant passons à l’adhérence :

Sur route sèche, aucun problème. La mise sur l’angle est un peu spéciale mais comme souvent avec des pneus 50/50. Il est vrai qu’elle est un peu plus dérangeante à cause du profil des crampons sur le côté qui sont massifs et étrangement disposés. En mode « rain« , j’ai l’ABS qui se déclenche à chaque remise sur gaz en sortie de virage sans pour autant que je le sente. Je tiens à préciser que d’autres motards roulant les RallZ sur d’autres motos n’ont jamais reporté ce problème.

Sur route mouillé, on retrouve le problème qu’on avait avec les AX41 ou même le Wild. La suface de contact est inférieure comparée à un pneu routier ou même un 80/20. On a donc une probabilité de glisse plus importante. Rien d’ingérable, il faut simplement être prudent comme toujours avec des pneus 50/50 sur route mouillée. Le RallZ n’est pas meilleur mais n’est pas plus mauvais qu’un autre donc.

Quelle pression pour les MotoZ RallZ ?

Le fameux sujet qui déchaîne les passions… Je ne vais pas m’épancher sur le sujet, et je vais simplement te remettre le même tableau que je mettais dans mon article sur les pressions des pneus moto trail :

Type de terrainPression
pneu avant (bar)
Pression
pneu arrière (bar)
Route (suis les indications constructeurs)2,52,9
Roadtrip mixte alternant off road et route2,02,0
Rocaille / Cailloux / Pierres1,81,8
Terre sèche / humide en surface1,51,5
Terre humide à tendance boueuse1,31,3
Sable « dur »1,31,3
Sable « mou »0,70,7

Les dimensions des MotoZ RallZ

Pneu avant :

TailleIndice de charge et de vitesseType de pneus
90/90 21″54 QTL (Tubeless)
110/80 B19″59 QTL
120/70 B19″60 QTL
90/90 21″54 RTT (Tube Type)

Pneu arrière:

TailleIndice de charge et de vitesseType de pneus
150/70 B17″ 69 QTL (Tubeless)
170/60 B17″ 72 QTL
150/70 B18″ 70 QTL
130/80-1765 RTT (Tube Type)
120/90-1865 RTT
140/80-1870 RTT

Longévité des MotoZ RallZ

Et ça c’est la bonne surprise. Bon, ça fait partie de la vision de MotoZ de faire des pneus avec une grande longévité.

Côté pneu arrière, avec les Michelin Anakee Wild, je faisais en moyenne 4000 kilomètres de l’arrière, environ 5 000 kms avec les AX41, et avec les RallZ je fais au moins 6 000 kilomètres.

Côté pneu avant, je pense pouvoir atteindre les 10 000 kilomètres.

J’ai du changer mes trains de RallZ avant des roadtrips, c’est ce qui explique que je n’ai jamais pu dépasser les 6 000 kilomètres de l’arrière (et il me restait de la marge) ou les 8 000 kilomètres de l’avant. Mais, à vue de nez, je pense que tu peux faire 7 000 à 8 000 kilomètres avec l’arrière et 10 000 à 12 000 kilomètres avec l’avant.

Après, comme toujours, si tu roules en mode « dynamique » ou mode « sport » selon les bécanes avec des pneus crampons c’est normal que tu les manges mon garçon. Et te vanter en mode « Moi un Wild ne me fait que 2 000 kilomètres tellement j’envoie » me fait penser que t’es plus un blaireau qu’un pilote.

Le bilan des Motoz Rallz : avantages et inconvénients

On va d’abord commencer par les avantages :

  • La longévité : quasiment le double par rapport à des Wild en tout cas de l’arrière ce qui est le pneu le plus cher des deux ;
  • Le grip en off-road : sans discuter, par rapport aux Wild et une AX41, sur une 1250 GSA, les RallZ sont incroyables ;
  • La précision du train avant dans la terre et la boue : j’ai repris confiance dans ma roue de 19″ grâce aux RallZ. Sans faire de miracle pour autant par rapport au poids de la moto, on renoue avec un ressenti très correct de l’avant ;
  • Résistance aux crevaisons : Même si j’ai crevé de l’arrière avec mon troisième train (c’est l’image en haut de l’article), vue la taille du clou ça se comprend. A part cette fois-ci, je n’ai jamais eu de crevaison y compris en rallye ;
  • La structure : ce n’est pas symétrique par rapport au milieu du pneu, c’est bizarre, mais qu’est-ce que ça accroche y compris sur les flancs ! Je te mets une photo en-dessous que tu comprennes bien.

Maintenant, passons aux inconvénients :

  • C’est un pneu très typé off-road, donc sur route la progressivité sur la mise sur l’angle peut être déconcertante ;
  • Les 500 premiers kilomètres sur bitume sont horribles car les pavés centraux donnent l’impression d’un arrière flottant le temps qu’ils « s’équilibrent » ;
  • Le prix : sur une 1250 GSA, on est quand même sur des très gros pneus bien larges, le train complet revient à 420-450€ (après, si on regarde la longévité, ça vaut largement le prix comparé aux Wild par exemple) ;
  • Le réseau de distribution : en France je crois qu’on ne les trouve que chez Ixtem Motos et chez Terra ;
  • Les délais d’acheminement : j’ai attendu 3 mois pour mon premier train, 3 mois et demi sur le second train, et seulement 2 semaines pour mon dernier train mais je l’avais commandé au Portugal. Donc si c’est un pneu qui vous intéresse, il faut anticiper ;
  • L’indice de vitesse Q ou R qui correspond à 160 km/h ou 170km/h. Alors oui on n’est pas censé rouler à ces vitesses, blablabla, mais bref, tout ça pour dire que la moto guidonne facilement à ces vitesses. Mais encore une fois, ce n’est pas un soucis car on ne monte pas des RallZ pour faire de la vitesse sur bitume.

Conclusion

En bref, ce pneu est pour toi si :

  • Ta bécane est principalement dédiée à l’offroad ;
  • Tu roules en hiver dans le gras ;
  • Tu prévois un roadtrip long avec beaucoup d’offroad et un risque de boue.

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